top of page

Qui est William Yeats ?

William Yeats (1865-1939)

Qui est William Yeats ?

Qui donc va nous faire découvrir le Mirebeau de l’abbé Vachère? Un des plus grands noms de la littérature anglophone. Un guide touristique irlandais fait son portrait.
« William Butler Yeats naît à Dublin en Irlande, le 13 juin 1865. Fils du peintre John Butler Yeats, William évolue dans une famille où les valeurs artistiques sont largement encouragées. En 1867, la famille Yeats déménage, et quitte Dublin pour le comté de Sligo. A cette époque, Yeats n’a que 2 ans, et les quelques années passées là-bas marqueront à jamais le poète, qui s’efforcera plus tard, de retranscrire l’amour et la nostalgie que lui évoque cette terre si chère à ses yeux… Quelques années plus tard, la famille Yeats est contrainte de déménager pour se rendre à Londres, afin de faciliter les perspectives de carrière du père de William. Ce déménagement est vécu comme un véritable déracinement pour William, qui préfère largement la nature sauvage de Sligo aux rues londoniennes…
William Butler Yeats suit alors en 1877 des études à la Godolphin School, puis retourne en 1880 à Dublin, suite à des problèmes financiers traversés par sa famille. Il intègre la Erasmus Smith High School, et se découvre 2 passions : celle de l’écriture, et de la politique. Il s’entoure alors des écrivains et artistes les plus influents de Dublin, et se prend d’une passion fervente pour la cause nationaliste, qui fait fureur en Irlande. Dès 1884, il suit des études artistiques à la Metropolitan School of Art de Dublin, et s’initie au théâtre. Il crée alors avec d’autres écrivains, un nouveau cercle littéraire, connu sous le nom de « Irish Literary Revival » (ou Renouveau de la Littérature Irlandaise). Ce groupe ouvre le 27 décembre 1904, un théâtre à Dublin nommé « Theatre ». On y joue principalement les pièces de théâtre de Yeats, et de Lady Gregory. C’est à cette époque que Yeats rencontre Maud Gonne, une femme profondément engagée dans la cause nationaliste et aimant le théâtre. Très vite, il voue une passion dévorante à cette femme…. sans que celle-ci n’accède pourtant à son envie de vie à deux. Elle lui donne l’inspiration nécessaire pour ses poèmes, tandis qu’il lui fait découvrir l’occultisme, une science qui l’attire tout particulièrement. […]
Yeats décide alors de poursuivre l’écriture, et de s’inspirer de la mythologie des héros irlandais en l’appliquant à la cause nationaliste. Il ne cesse d’emprunter des symboles issus de l’Histoire irlandaise et de la religion pour illustrer ses propos. Son engouement pour la politique est d’ailleurs particulièrement fiévreux dans certains de ses poèmes. »

L’art de Yeats
« Fils du peintre John Butler Yeats, il fait preuve, dès son plus jeune âge, d'une imagination débordante, peuplée d'être irréels. […] Ses premières œuvres aspiraient à une richesse romantique, ce que retrace son recueil publié en 1893 "Crépuscule celtique", ou ses poèmes narratifs de légendes irlandaises ("Les errances d'Oisin") et ses poèmes d'amour ("Le vent parmi les roseaux"). Mais la quarantaine venant, inspiré par sa relation avec les poètes modernistes comme Ezra Pound et en lien avec son implication dans le nationalisme irlandais, il évolua vers un style moderne sans concession. Le Comité Nobel qualifie alors [1923] son œuvre de « poésie toujours inspirée, dont la forme hautement artistique exprime l'esprit d'une nation entière.»

« Mais l’écriture ne semble pas suffire à Yeats, qui décide de devenir sénateur au sein du Sénat de l’Etat Libre d’Irlande (de 1922 à 1928). Ses participations sont hautement appréciées et Yeats bénéficie d’une large popularité au sein du milieu politico-culturel irlandais. On lui décerne d’ailleurs en 1923 le Prix Nobel de la Littérature, et le poète est encensé par ses pairs. William Butler Yeats décide pourtant en 1930 de se retirer de la politique, et quitte Dublin pour le Sud de la France. Il y mène 9 années d’existence paisible, puis décède en 1939 à Roquebrune-Cap Martin. Sur sa demande, il est enterré dans le comté de Sligo, au cimetière de l’église de Drumcliff.
De nos jours encore, il est considéré comme un immense poète, qui a su sublimer la région de Sligo par des poèmes aux envolées magistrales. Ses œuvres, sont enseignées partout dans le Monde, y compris dans les universités d’Irlande. »

L’écrivain célèbre, de tradition protestante, qui visite Mirebeau en juin 1914 est un chercheur d’inspiration, d’autoréalisation, et de rencontre avec l’au-delà : son récit en témoigne. Cette quête spirituelle est une réaction au rejet des religions inculqué par son Père, artiste ayant refusé de perpétuer une dynastie de pasteurs. Yeats n’adhère qu’à moitié à ce rejet et s’efforce même de retrouver Dieu, tant par le biais du folklore et des traditions irlandaises, puis des antiques spiritualités orientales (Kabbale, hindouisme, etc,) que par l’étude des phénomène médiumniques et paranormaux. Il intègre même les rangs d’un cercle voué à cette recherche : « l’Ordre hermétique de l’Aube dorée » dont il sera un temps le grand Maître ; sans négliger sa quête littéraire du vrai et du beau.
Moins croyant que Maud Gonne, il n’est pas emporté comme elle par l’amour personnel du Christ, dont témoignent les signes émouvants de ses images sanglantes. Il explique cependant qu’au fil de la visite et surtout pendant la messe de l’abbé Vachère, un sentiment religieux le pénètre aussi ; et qu’au final, ce n’est plus par contagion de la dévotion qui l’entoure qu’il élève à son tour, à sa manière, sa prière à Dieu.
Yeats raconta donc la visite à Mirebeau dans un texte dicté à Maud Gonne, après le retour à Paris, qui ne fut publié qu’après sa mort, le voici dans notre traduction de l’anglais.

bottom of page